L’objectif principal des méthodes développées par les professionnels de la gestion des odeurs est de mieux comprendre les problématiques de nuisances olfactives pour apporter des actions d’amélioration afin d’assurer la qualité de vie de populations concernées.
Historiquement, deux grandes approches se sont développées pour arriver à quantifier l’impact odeur sur la qualité de l’air ambiant. La première, non technologique, étant de faire des observations en air ambiant et l’autre étant de faire la mesure standardisée des odeurs à la source couplée à la modélisation de la dispersion atmosphérique pour déterminer le niveau d’odeur dans le voisinage.
Ces deux grandes approches sont complémentaires et non pas antagonistes. Elles ont cependant des utilisations et des limitations différentes. Afin de caractériser l’impact olfactif d’un secteur affecté par les odeurs, il est important de connaître les éléments suivants :
Les approches les plus performantes permettront à plusieurs parties prenantes de jouer leur rôle dans un contexte de nuisances olfactives :
L’approche air ambiant fait appel à des observations dans le milieu ambiant par des panels humains qui se déplacent à différentes localisations choisies pour notifier de la présence ou l’absence d’odeurs (méthodes dites déambulatoires). Le but principal étant de déterminer la fréquence de perceptibilité des odeurs dans un secteur donné. Afin d’obtenir des résultats statistiquement représentatifs, ce type d’approche sera réalisé sur une longue période de temps (typiquement une année) avec une multitude d’observations terrain à différents moments et endroits (minimum 104 jours de mesures). Cette approche, non technologique, est notamment encadrée par des lignes directrices méthodologiques dans la VDI 3940. Le résultat obtenu, suite à une étude VDI 3940, donne une approximation de la fréquence moyenne de perception de certains types d’odeurs dans la zone d’étude. Des méthodes similaires tel que l’olfactométrie de terrain, les sniffing units, les observatoires des odeurs, NF X 43-103 (ou approche psychophysique), les jurys de nez professionnels, l’inspection de terrain par des observateurs, renifleurs, patrouilles odeurs, olfactomètre de terrain ou rondeurs existent et possèdent les mêmes avantages et inconvénients. Dans ce blog, toutes ces méthodes déambulatoires seront collectivement regroupées sous le vocable VDI 3940.
Les approches déambulatoires ne permettent pas de renseigner sur la provenance des odeurs ni sur leur concentration et ni sur la durée d’exposition. Ce type d’étude sera généralement utilisée comme moyen accessoire pour confirmer l’évaluation de l’impact odeur calculé à partir de mesure à la source et de modélisation de la dispersion.
L’approche mesure à la source couplée à la modélisation de la dispersion atmosphérique permet de déterminer le niveau d’odeur dans le voisinage avec le plus grand degré de précision et d’éléments d’information pour toutes les parties prenantes.
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Échantillonnage | Olfactométrie | Calcul de dispersion |
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Il s’agit de l’approche la plus largement utilisée à travers le monde:
Dans un premier temps, il s’agit d’effectuer un échantillonnage à la source et de mesurer les concentrations et les débits odeurs de chaque source émettrice selon des protocoles et normes largement reconnus pour quantifier les odeurs de façon standardisée. Par exemple, il sera possible d’employer les techniques habituelles d’échantillonnage des gaz et d’utiliser la norme EN 13725 pour la mesure olfactométrique. Puis en utilisant des modèles mathématiques d’application règlementaire (par exemple AERMOD, CALLPUFF de la US EPA) considérant les phénomènes physiques de dispersion et de transport des polluants dans l’atmosphère, on calcul la concentration odeur en tout point autour du site en fonction des conditions météorologiques. En utilisant un historique des conditions météorologiques, il est possible d’effectuer le calcul de dispersion des odeurs pour les 8760 heures d’une année et d’obtenir un portrait fidèle des fréquences et concentrations d’odeurs associées à cette source dans le voisinage.
En plus de bénéficier des dernières avancées technologiques, méthodologiques et normatives, cette approche à pour avantage d’évaluer l’odeur incrémentale en air ambiant causée par une source. Il est alors possible de connaître la contribution relative de plusieurs sources. Ainsi un industriel aura l’information pour prioriser des axes d’intervention et agir sur les sources qui ont le maximum d’impact sur la nuisance olfactive par rapport aux budgets disponibles. Ceci est particulièrement pertinant lorsqu’il s’agit de sites industriels ou municipaux avec des sources multiples tel que:
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